Stress

I. APERCU

Définition

Issu du latin Strictus : serré, pressé     
en anglais : contrainte tension    

La première définition (avant que le terme stress ne devienne synonyme de tension, pression, angoisse permanent) est biologique ou physiologique : « réponse de l’organisme à une agression »     
– agression physique : blessure, douleurs diverses, choc opératoire, …     
– agression psychologique : situations alarmantes, menaçantes (affrontement, fuite, …)     

Le stress est donc une réponse en fonction d’une exigence : s’adapter pour  garder l’équilibre.     
C’est en ce sens que le Stress, depuis 1956 (Hans Selye) est défini comme Syndrome général d’adaptation (S.G.A.).    


Facteurs de stress

Le stress fait partie de la vie. Evitables ou non, les facteurs de stress sont multiples. Chocs, agressions, changements, conflits, environnement hostile, surcharges ou déséquilibres… sont autant de demandes d’adaptation auxquelles le sujet répond avec plus ou moins de réussite dans le présent, avec plus ou moins de conséquences sur son équilibre futur.     

1. Les chocs : « traumatismes créant une perturbation dans l’organisme »     
Le choc, par excellence est émotionnel : un événement ou une situation nouvelle surgit dans l’existence du sujet.   

  
Quelques exemples :      

Deuil Blessure
Maladie graveSéparation brutale
Perte d’un emploiAgression
Accident Disparition


2. Les passages :
 changements dans la vie de l’individu ayant un caractère social ou psychologique. L’individu doit composer avec une image de lui-même, un domaine     
de définition, qui, plus ou moins brutalement ne correspondent plus à ceux qu’il avait peu à peu élaborés : rupture, dysharmonie du sujet avec lui-même.     

Quelques exemples :     

Passage de l’enfance à l’adolescence  Eloignement d’un parent
Passage de l’adolescence à l’âge adulteEntrée dans la vie active
Changement d’école Naissance d’un enfant
DéménagementDépart d’un enfant


3. Hyper-stimulation ou hypo-stimulation : 
l’individu est sollicité à outrance dans différents contextes, ou au contraire délaissé. Situation du cercle vicieux : risques de chronicisation, dysharmonie latente du sujet avec les autres et son environnement.     

Quelques exemples :     

Conflits personnelsProblèmes familiaux
Conflits professionnelsSolitude affective
Grosses charges de travailIsolement
Endettement Désintérêt professionnel


4. Facteurs événementiels :
 des événements, même s’ils sont heureux ou du moins prévisibles sont des agents stressants.     

Quelques exemples :     

Réunions Entretiens d’embauche
Prise de paroleAchats importants
MariageFêtes
NaissancePremières rencontres


5. Le sujet et son environnement :
 les facteurs environnementaux peuvent également être cause de stress.     

Quelques exemples :     

Bruit Manque de politesse
Voisinage Pollution
Promiscuité professionnelleSuspicion
Défauts d’hygiène Manque de pudeur

Ce qui peut arriver de meilleur et de pire à l’homme

La principale caractéristique du stress est son ambivalence :    

Le stress est ce qu’il peut arriver de meilleur à l’homme     
Comme son ancêtre, l’instinct de survie, le stress vécu positivement rend l’homme plus rapide et intelligent :    

Le cerveau active l’hypothalamus… L’organisme est rendu plus efficace par la production d’adrénaline : meilleure ventilation pulmonaire, accélération du cœur, réserves de sucre en soutien de l’effort, les muscles répondent mieux et plus fort, le cerveau est mieux alimenté en oxygène, l’acuité visuelle est augmentée, …    

Le stress est ce qu’il peut arriver de pire à l’homme     
Si l’état d’urgence perdure, l’organisme se fatigue, s’essouffle puis s’asphyxie :     

L’individu est affaibli ou mal préparé … La réaction n’est pas adaptée, ou disproportionnée … épuisement des capacités d’adaptation … le stress s’installe, devient chronique … cercle vicieux …pathologies …    

Les trois phases

Le phénomène du stress est habituellement divisé en trois phases, distinctes :     
PHASE D’ALARME   

– Choqué, malmené, l’individu sollicite ses ressources pour répondre à la demande d’adaptation.   

– De grandes quantités d’énergie (sécrétion d’hormones) sont dépensées.   – Choc :  accélération du rythme cardiaque, chute de la tension et du tonus musculaire   

– Alarme : le corps répond au choc, s’adapte au traumatisme. Tension et contraction musculaire augmentent.   

– Troubles digestifs, mal de tête, …   – Le sujet fait face.

PHASE DE RESISTANCE   – L’individu s’adapte et s’adapte encore : il résiste. Les réserves d’énergie baissent.   

– Le corps ne récupère pas du traumatisme et de la dépense d’énergie. De nouvelles sollicitations le touchent avant qu’il n’est retrouvé son équilibre.   

– Pathologies fonctionnelles, anxiété, somatisations, …   – Le sujet fait face, mais dans la tension   

PHASE D’EPUISEMENT     
– La situation s’installe et perdure, l’individu s’épuise, ne s’adapte plus.     
– Le stress s’installe de manière permanent. Il devient chronique     
– Pathologies fonctionnelles, organiques et psychologiques     
– Le sujet ne fait plus face.


Alarme, résistance ou épuisement? (selon l’échelle d’appréciation de M. Hamilton)

Ayant défini les trois étapes du Syndrome général d’adaptation, vous pouvez tenter d’évaluer votre degré de stress (ce n’est qu’un test).     
   

Démarche :    Pour chaque item, choisissez la valeur qui correspond le mieux à l’intensité du comportement.     
Les énumération qui suivent chaque item ne sont que des exemples, présents à titre indicatif. 
0 : Absent     
1 : intensité légère     
2 : intensité moyenne     
3 : intensité forte     
4 : intensité maximale
1. HUMEUR ANXIEUSE     
Ex :  Inquiétude –  Attente du pire – Appréhension (anticipation avec peur) – Irritabilité – … 
de 0 à 4
2. TENSION     
Ex: Sensation de tension – Fatigabilité – Impossibilité de se détendre – Réaction de sursaut – Pleurs faciles – Tremblements – Sensation d’être incapable de rester en place – … 
de 0 à 4
3. PEURS     
Ex : Du noir – Des gens que l’on ne connaît pas – D’être abandonné seul – De gros animaux – De la circulation – De la foule – … 
de 0 à 4
4. INSOMNIE     
Ex : Difficultés d’endormissement – Sommeil interrompu – Sommeil nonn satisfaisant avec fatigue au réveil – Rêves pénibles – Cauchemars – Terreurs nocturnes – … 
de 0 à 4
5. FONCTIONS INTELLECTUELLES     
Ex : Difficultés de concentration – Mauvaise mémoire – …
de 0 à 4
6. HUMEUR DEPRESSIVE     
Ex : Perte des intérêts – Ne prend plus plaisir à ses passe-temps – Dépression – Insomnie du matin – Variation d’humeur dans la journée – … 
de 0 à 4
7 . SYMPTOMES SOMATIQUES GENERAUX (MUSCULAIRES)     
Ex : Douleurs et courbatures musculaires – Raideurs musculaires – Sursauts musculaires – Secousses cloniques – Grincement des dents – Voix mal assurée – … 
de 0 à 4
8. SYMPTOMES SOMATIQUES GENERAUX (SENSORIELS)     
Ex : Tintements d’oreille – Vision brouillée – Bouffées de chaleur ou de froid – Sensations de faiblesse – Sensations de picotement – … 
de 0 à 4
9. SYMPTOMES CARDIO-VASCULAIRES     
Ex : Tachycardie – Palpitations – Douleurs dans la poitrine – Battements des vaisseaux – Sensations syncopales – Extra-systole – … 
de 0 à 4
10. SYMPTOMES RESPIRATOIRES     
Ex : Poids sur la poitrine ou sensation de constriction – Sensation d’étouffement – Soupirs – Dyspnée – …
de 0 à 4
11. SYMPTOMES GASTRO-INTESTINAUX     
Ex : Difficultés pour avaler – Vents – Dyspepsie (inconfort digestif : douleur, sensations de brûlure,  ballonnement,  pyrosis,  nausées,  vomissements, creux à l’estomac, …) – Borborygmes – Diarrhée – Perte de poids – constipation – 
de 0 à 4
12. SYMPTOMES GENITO-URINAIRES     
Ex : Mictions fréquentes – Urgences de la miction – Aménorrhée – Ménorragies – impuissance – frigidité – pathologies sexuelles – …
de 0 à 4
13. SYMPTOMES DU SYSTEME NERVEUX AUTONOME     
Ex : Bouche sèche – Accès de rougeur – Pâleur – Tendance à la sudation – Vertiges – Déphalées de tension – Horripilation – …
de 0 à 4
Faîtes le total de vos points, puis divisez par 13      Niveau de stress :– entre 0 et 1     : Phase d’alarme   – entre 1 et 3     : Phase de résistance – supérieur à 3   : Phase d’épuisement 

II. Problématique du stress

Quand la coupe est pleine

Les expressions populaires sont généralement évocatrices.    

Imaginons donc l’individu comme une coupe. Chaque aléa de sa vie personnelle laisse des traces, de sa vie fœtale à ses conflits professionnels, de sa naissance à sa vie sentimentale.    

Au fil du temps, différents stress s’amoncellent.     
Plus ou moins évacués, ils laissent des stigmates plus ou moins importants, prenant plus ou moins de place dans la coupe.    

Un jour ou l’autre, « la coupe est pleine », le seuil de flottaison est atteint, le bateau coule.    

Comment combattre ce phénomène ?   
On ne combat le stress. C’est d’ailleurs pour cela que l’on parle de « gestion ».     
Gérer le stress, c’est donc travailler à l’étanchéité et au volume de la coupe pour que jamais elle ne déborde : au besoin, fabriquons de toute pièce une nouvelle coupe aux lignes plus amples et arrondies, au pied plus stable et sécurisant. 

Le stress : humain et existentiel

Le stress est un phénomène éminemment humain.   

– Atout vital : au cours de son évolution, l’homme a du s’adapter à toutes sortes de difficultés. Prédateurs, maladies, guerres, difficultés économiques constituent un aperçu ultra-rapide et incomplet des diverses sollicitations qu’il a du rencontrer. Avec plus ou moins de réussite, il s’est adapté là ou d’autres ont disparu.   

– Premier ennemi : s’adapter, la plupart du temps coûte cher. Les réserves vitales de l’homme se renouvellent difficilement. Chaque effort a des répercutions sur l’homme lui-même ou son environnement.

L’homme et son évolution sont les résultats d’une problématique existentielle.    L’équilibre de l’homme est subordonné à son adaptation.   Mais les exigences de l’homme ne sont pas simplement vitales, à l’image du monde animal : survivre, satisfaire aux besoins naturels, se reproduire

L’homme a d’autres ambitions : bien-être psychologique, réussite sentimentale, professionnelle et sociale, réussir sa vie, avoir des projets, créer, se réaliser, marquer l’histoire ou du moins les mémoires, exister pleinement.

Ainsi, l’individu doit composer avec une adaptation obligatoire, vitale, à l’environnement et la préoccupation, bien naturelle de son devenir personnel. De cette problématique existentielle, de cette tension entre deux élans parfois antagonistes (survie et révolte) naît l’idée d’adaptation, réussie ou non.    

Le phénomène du stress révèle et met en jeu     
– des instincts vitaux     
– des aspirations profondes.     
Gérer le stress, c’est ici pour chaque être humain, résoudre sa propre problématique de l’adaptation, trouver son juste équilibre entre acceptation de l’inévitable, adaptation au milieu et affirmation de son existence, épanouissement personnel.     
    
L’homme a des ressources    Pour résoudre la problématique du stress, comme d’ailleurs pour aborder tout autre problème l’homme à des ressources.   Chaque individu à les ressources suffisantes pour résoudre sa propre problématique. La difficulté dans le cadre du stress est d’accéder à ces richesses. Se donner les moyens de résoudre son propre problème.   C’est là la difficulté.

Le sujet et ses ressources

Tout individu possède en lui les ressources permettant de faire face efficacement a une demande d’adaptation    

Mais tout individu n’a pas ou peu accès à ses ressources.    

C’est là le but de la relation d’aide ou/et  thérapeutique, quelque soit les techniques, les écoles ou les praticiens :  Donner au sujet les moyens d’accéder à ses ressources 

Jérôme Boutillier

Notre spécialiste en gestion du stress à l’INCTB : Aurélie Fournie

Article d’Aurélie Fournier sur le burn-out  Découvrir

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